Ce Skidebrief (réunion de débriefing des professionnels de la Montagne) me laisse comme un goût d’inachevé. Bien sûr, un certain nombre de chiffres ont été communiqués :
+0,7% en nuitées, -3% de journées skiées, entre 0% et -3% pour l’ESF, entre -3% et -7% pour la location de skis, entre -5% et -12% pour la vente), avec un mot d’ordre pour qualifier cette saison : “Pas mauvaise”.
Derrière une conclusion un peu trop générique se cache une réalité peu exprimée : les années à faible enneigement se succèdent et accroissent la disparité entre les grandes stations d’altitudes et les autres. Si les premières s’en sortent bien, les secondes sont loin de penser que ce type de saison n’est “pas mauvaise”. Alors pourquoi ne pas parler de stratégie différenciée ?
Pour les grandes stations d’altitude : l’axe majeur reste et doit rester le ski, car elles ont l’altitude, la taille et le rayonnement pour capter des clientèles internationales à fort pouvoir d’achat.
Pour les petites et moyennes : l’équation est de plus en plus compliquée. Comment financer des investissements coûteux (remontées mécaniques, enneigeurs), faire fonctionner des hôtels… Avec des saisons de moins de 3 mois d’exploitation ? C’est possible, seulement si ces stations peuvent développer une offre diversifiée, moins dépendante du ski, et permettant de raisonner sur une période d’activité plus longue, voire de 4 saisons.
Evident ? Pas tant que ça car on a l’impression que l’on oppose les 2 visions, alors qu’elles se complètent, y compris sur une même station (positionnée sur plusieurs altitudes par exemple).
Elles se complètent en termes :
> d’expériences clients : pour proposer du ski, mais pas que, à des citadins moins sportifs pour qui la montagne est déjà, en soit, une expérience forte.
NB : Même la pratique du ski s’est segmentée (ludique, freeride, racing, skitouring…), et chaque Station doit travailler sur ses spécificités.
> de niveaux de prix : parce que toutes les destinations ne pourront pas se positionner en premium.
> de stratégie globale de la Montagne Française : diversification et surtout renouvellement de la clientèle, actions sur les jeunes publics…
La question clé est donc celle du positionnement et de sa mise en oeuvre concrète dans la durée, car les hivers passent et malheureusement, se ressemblent. En avant !